3 questions à Philippe Fournié, vice-président chargé des transports à la Région

Un an après la réouverture de la ligne Tours-Loches, Philippe Fournié, vice-président chargé des transports à la Région, revient sur les objectifs des travaux et explique les bénéfices pour les usagers. Et nous projette dans les mobilités de demain, avec l'expérimentation, unique en France, d'un train à hydrogène sur cette ligne.

Quels étaient les objectifs des travaux de la ligne Tours-Loches ?

De nombreux passages à niveaux peu sécurisés, des ouvrages d'art proches de l'obsolescence, un manque de confort… Sans travaux, la ligne Tours-Loches était vouée à disparaître car sa vitesse aurait dû être limitée à 40 km/h. Cette vitesse commerciale faible ne permet pas de rendre le train attractif, sans compter que la ligne souffrait aussi d'une desserte insuffisante avec seulement 2,5 allers-retours par jour. Bien que les infrastructures ferroviaires ne soient pas de sa compétence, la Région a décidé de mener un plan de régénération et de modernisation des lignes fines du territoire. Nous avons signé un accord avec SNCF Réseau et l'Etat via un CPER (Contrat de Plan Etat-Région) pour permettre la réalisation et le financement de travaux sur les petites lignes. Nous nous sommes pleinement investis sur ce sujet car l'enjeu d'irrigation des territoires ruraux est essentiel. De plus, ces petites lignes ont un vrai potentiel de développement et sont complémentaires aux liaisons routières.

Quel bilan tirez-vous en termes de fréquentation, un an après la réouverture ?

L'enveloppe financière régionale pour la ligne Tours-Loches s'élève à 80 M€. Environ 50 M€ ont déjà été dépensés pour sauver la ligne et une seconde phase de travaux sera réalisée en 2025. Nous avons également amélioré la desserte en augmentant le nombre de trains en circulation pour offrir 6 allers-retours par jour. Ces efforts paient puisque nous enregistrons une progression de +350 % du voyageur-kilomètre. Ce chiffre prouve que le besoin était réel. D'ailleurs, les usagers de la ligne ne sont pas seulement des personnes qui se rendent à leur travail, mais aussi des personnes qui ont des rendez-vous personnels, qui partent en voyage… Les usagers ultra-occasionnels représentent 50 % des circulations. Nous constatons aussi le développement de la multi-modalité avec un afflux d'utilisateurs de 2 roues avec l'emport de vélo à bord des trains.

Que retenez-vous de l'expérimentation des trains à hydrogène sur cette ligne, une première en France ?

Nous avons eu la fierté et le privilège d'accueillir la circulation expérimentale d'un train léger à hydrogène d'Alstom qui poursuit le travail afin de disposer d'un prototype homologué à horizon 2030-2031. Dans le cadre de l'ouverture à la concurrence des TER en 2032, la Région profitera des appels d'offres pour demander aux futurs opérateurs d'utiliser des trains à hydrogène. D'ici 2035, plus aucun train diesel ne devrait circuler sur notre réseau. Nous préparons également l'avenir en prévoyant de mener des études sur une réouverture de la ligne Tours-Châteauroux. Aujourd'hui, la ligne de car Tours-Loches-Châteauroux transporte plus de 300 000 passagers par an ce qui en fait la deuxième ligne interurbaine de France. Nous voulons mieux évaluer le potentiel de cette ligne de cabotage, de service et d'aménagement du territoire.

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