Se mobiliser pour l'insertion des jeunes en Centre-Val de Loire

En France, près de 18 % de jeunes quittent le système scolaire sans aucun diplôme. Ces jeunes connaissent de fortes difficultés d’insertion et près de 37 % d’entre eux sont au chômage.

Les Etats Généraux de la Mobilisation pour l’Insertion des Jeunes, souhaités par François BONNEAU, Président de la Région Centre et Président de la Commission Éducation de l’ARF, associent les régions de France et l’ARF. Cette rencontre interrégionale a permis d’inventorier les différentes actions menées dans les régions en faveur de l’insertion des jeunes et de mener une réflexion sur la mise en place d’actions communes sur tout le territoire français.

Durant ces états généraux, des tables rondes ont permis de mettre à jour la grande diversité des acteurs qui interagissent autour du jeune en matière d'orientation et la nécessité de constituer des réseaux plus solidaires, plus forts et plus constitués.

"Cela montre la nécessité de fédérer sur le territoire ces acteurs pour créer une action continue autour du jeune. En outre, si le réseau existe, les jeunes ont en parallèle besoin de continuité, qui passe par un référent. Il doit être clairement identifié, et être pour le jeune un point fixe, à qui il peut s'adresser et avec qui il peut construire un parcours dans la durée", indique François Bonneau.

Le décrochage scolaire, un phénomène national

Le décrochage scolaire est un phénomène complexe qui fait qu'un élève rompt progressivement avec l'École. Le phénomène génère des dégâts humains et sociaux considérables.

Il interroge l'institution scolaire dans ses missions essentielles : garantir l'égalité des chances, faire en sorte que chaque jeune puisse construire son avenir professionnel et réussir sa vie en société.

Au niveau européen, la lutte contre le décrochage scolaire fait partie des indicateurs de la qualité et de l'efficacité d'un système éducatif. En France, en moyenne sur les années 2005 à 2007, 18 % des élèves (soit 134 000) sont sortis sans diplôme du second cycle du secondaire – à savoir CAP, ou BEP ou baccalauréat, (Depp, 2008).

Deux tiers d’entre eux (soit 44 000 élèves) sont cependant qualifiés, au sens où ils ont atteint une classe terminale d’un des trois précédents diplômes. Les personnes qualifiées et non diplômées connaissent, comme les non qualifiées, de fortes difficultés d’insertion (Insee, 2008). Le taux de chômage des non diplômés ou des diplômés du brevet sortis depuis un à quatre ans de formation initiale atteint ainsi 37 % en 2007.

À titre indicatif, ce taux atteint 17 % pour les diplômés du secondaire, et 9 % pour les diplômés du supérieur sortis depuis un à quatre ans1.

En région Centre, 5,4% des jeunes (soit près de 1 700) 2 quittent le système éducatif secondaire sans qualification.

Plan d’actions et mobilisation

Dans ce contexte, le gouvernement français a mis en place un plan d’actions  pour lutter contre le décrochage scolaire et mobiliser ainsi tous les acteurs dans cette démarche. C’est dans ce cadre que le Fonds d’Expérimentation pour la Jeunesse (FEJ) a été mis en oeuvre par Martin HIRSCH, alors Haut Commissaire à la Jeunesse. La Région Centre, pionnière dans le domaine de l’insertion des jeunes et repérée comme une collectivité exemplaire dans la mise en oeuvre de dispositifs et d’actions pour lutter contre le décrochage scolaire, a été choisie pour bénéficier de ce fonds. C’est ainsi que le 10 juillet 2009, la Région Centre a signé une convention de Mobilisation pour l’Insertion des Jeunes en Région Centre, avec l’État, représenté par Martin Hirsch.

Une prise de position concrète de l’État

Si près de la moitié des régions de France étaient représentées durant ces états généraux,  l'État a très concrètement pris position dans cette journée souligne François Bonneau, citant la présence de la Direction générale de l'enseignement scolaire (Dgesco) en ouverture de la journée et  un message vidéo de Luc Chatel, ministre de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et de la Vie associative.

La suite donnée aux états généraux

Un état des lieux de ce qui est mis en oeuvre dans les régions en matière d'orientation sera dressé lors de la priochaine commission éducation de l'ARFafin d'arrêter un corpus d'objectifs, de bonnes pratiques et voir comment le rôle de l'État peut être associé , annonce François Bonneau. Ce bilan effectué par la commission sera communiqué au ministère, dans le cadre de la mise en œuvre des rencontres chaque trois mois avec le Dgesco et avec le ministre conclut-il.

1 « France, portrait social - Vue d'ensemble – Éducation » - édition 2008 par Magali Beffy et Delphine Perelmuter - Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Depp) du ministère de l’Éducation nationale et du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

2 Données 2007/2008 – Source Rectorat Académie Orléans-Tours

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